Le lait infantile, lequel choisir ?
Le scandale du lait infantile contaminé à la salmonelle a marqué les esprits. Il existe aujourd’hui de nombreuses marques de lait infantile et il peut être difficile de s’y retrouver surtout avec les allégations et les prix qui se veulent très variés.
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Dans un premier temps il est important de rappeler que la recommandation première de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est l’allaitement. Dans le cas où cela n’est pas possible ou non désiré les laits infantiles 1er et 2ème âge sont une bonne alternative. Les laits infantiles 1er âge couvrent les besoins des nourrissons jusqu’à 6 mois puis les laits infantiles 2ème âge prennent le relais jusqu’à 1 an ; il est ensuite possible de compléter la diversification alimentaire par du lait croissance jusqu’à 3 ans.
Il est par contre totalement déconseillé de remplacer l’allaitement par du lait de vache, de chèvre ou encore des laits végétaux qui respectivement sont trop riches en protéines, et ne possèdent pas les minéraux et vitamines dont un bébé a besoin. Ainsi, il est important que la composition du lait donné au nourrisson soit la plus proche possible du lait maternel.
Pour bien choisir son lait infantile il faut être attentif à :
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Sa teneur en protéines
Les laits infantiles 1er âge contiennent en moyenne 1,4 g/100ml de protéines or le lait maternel en contient entre 1,0 à 1,1 g/100ml. Une surconsommation de protéines en bas âge peut entraîner une charge de travail trop importante pour les reins qui sont encore immatures. De plus, un excès de protéines en bas âge est aussi associé à un risque accru d’obésité, cela est aussi valable lors de la diversification alimentaire. Favorisez les laits contenant environ 1g/100ml de protéines.
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Sa teneur en sel
Les laits infantiles 1er âge contiennent en moyenne 21 mg/100ml de sodium (Na) contre 16 mg pour le lait maternel. Une trop forte consommation de sel dès le plus jeune âge peut entraîner une appétence future pour celui-ci et aussi engendrer une augmentation de la tension artérielle. Vérifiez donc aussi que la teneur en sodium indiquée sous le sigle « Na » soit proche de 16mg et attention à ne pas confondre avec la teneur en sel, le sodium est un constituant du sel.
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Sa teneur en acides gras essentiels (AGPI-LC)
Ce point est crucial et fait actuellement l’objet d’une réglementation européenne qui obligera, dès 2020, les industriels à produire des laits infantiles contenant un apport de DHA (acide gras de la famille des oméga-3) de 14 à 35 mg/100ml dans les laits 1er âge et 2e âge.
Pourquoi une telle réglementation ?
Les acides gras essentiels sont comme leur nom l’indique essentiels pour le développement de l’enfant ; ils appartiennent à la famille des oméga-3 et oméga-6. Dans ces 2 familles on retrouve un acide gras précurseur (qui permet la création d’autres acides gras) et des acides gras dérivés supérieurs : les acides gras polyinsaturés à longue chaîne (AGPI-LC). Ainsi, dans la famille des omégas 6, l’acide arachidonique (ARA) joue un rôle essentiel, tandis que pour les oméga-3 ce sont l’EPA (acide eicosapentaénoïque) et le DHA (acide docosahexaénoïque) qui sont les AGPI-LC (cf. schéma ci-dessous).
Concrètement ces acides gras sont naturellement présents dans le lait maternel et ils peuvent être fournis par l’alimentation. Par exemple, le DHA se retrouve dans les poissons gras. Les AGPI-LC et particulièrement le DHA permettent le développement cérébral et sensoriel chez le nourrisson. Ils jouent aussi un rôle dans de nombreuses fonctions physiologiques comme l’agrégation des plaquettes, la réponse inflammatoire… C’est pourquoi il a été jugé primordial d’en ajouter dans le lait infantile et d’en garantir un apport minimum.

Lors du choix du lait infantile il est donc très important de vérifier que dans le tableau nutritionnel du produit – partie « lipides » – le DHA et l’ARA soient présents. En effet, il faut bien faire attention car certains laits infantiles communiquent sur la présence d’acides gras essentiels de la famille des oméga-3 et oméga-6 mais cela fait référence aux acides gras précurseurs (ALA et LA) qui sont obligatoires dans la liste d’ingrédient d’un lait infantile. Il est donc nécessaire de vérifier la mention explicitement écrite de DHA (à une teneur minimum de 14mg/100ml) et ARA.
Le lait infantile bio Good Goût respecte déjà les nouvelles réglementations en matière de concentration de DHA, le seul bémol est son prix très élevé. Good Goût propose du lait de deuxième âge et du lait de croissance. Il est possible de trouver d’autres laits en contenant même si parfois les valeurs sont légèrement inférieures à 14mg/100ml. En cas de doute sur le choix d’un lait infantile, le mieux est de demander conseil à son pédiatre qui sera plus à même d’orienter vers un lait adapté aux besoins spécifiques du nourrisson notamment en cas d’allergies ou de réactions particulières.


Point santé Meersens :
Vous trouverez plus d’informations et bons gestes du quotidien sur l’application Meersens, le gardien de votre santé.
Sources :
EDP nutrition, DHA, EPA : deux acides gras oméga-3 à longue chaîne, 20 janvier 2016, http://www.edp-nutrition.fr/focus/conseils-pro/1503-dha-epa-deux-acides-gras-omega-3-a-longue-chaine
DR Alain Boucquet, Les acides gras dans l’alimentation de bébé 0 – 3 ans, 1 février 2018 https://www.mpedia.fr/art-acides-gras-bebe-0-3-ans/
Bonjour,…
En ce qui concerne les laits infantiles, c’est plus compliqué que ça…il faut aussi surveiller la nature de l’emballage. Nous avons retrouvé des traces de phtalates, benzène, dioxyde de titane sous forme nanoparticulaire, dans certains laits, notamment dans les biberons jetables à usage unique en plastique, donnés dans les maternités.
D’autre part, certains laits ne devraient pas s’appeller lait car en vérifiant la composition, on constate qu’il n’y a pas de lait mais du lactosérum…ce n’est pas la même chose.Le lactoserum est un sous-produit de l’industrie fromagère…
Bonjour Olivier,
Nous vous remercions pour ce complément d’informations très intéressant 🙂
Très belle journée à vous,
L’équipe Meersens