Pollen : le changement climatique, facteur d’augmentation des allergies
Le changement climatique est une réalité incontestable qui impacte notre planète de manière significative. Parmi ses nombreux effets néfastes, on observe une augmentation notable des allergies aux pollens. Ces allergies saisonnières, de retour dès le mois de mars, également connues sous le nom de rhume des foins, touchent un nombre croissant de personnes à travers le monde.
Temps de lecture : 4 minutes
Evolution des saisons et allergies aux pollens
Conséquences sur la Santé Publique
Que faire pour limiter l’impact du pollen sur la santé ?
Près d’un Français (adulte) sur trois, et 20 % des enfants âgés de plus de 9 ans, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), souffriraient de rhinites saisonnières provoquées par une allergie aux pollens.
Évolution des saisons et allergies aux pollens avec le changement climatique
Le changement climatique se manifeste à travers des fluctuations dans les schémas météorologiques, engendrant notamment des températures plus élevées, des périodes de floraison prolongées, des saisons qui s’allongent, ainsi qu’une augmentation de la pollution atmosphérique.
Ces changements favorisent :
🌼 Une floraison et une pollinisation plus précoces : Les températures plus élevées associées au changement climatique induisent un début de printemps plus précoce. En conséquence, de nombreuses plantes, arbres et herbes (cyprès, frêne, bouleau) commencent leur période de floraison plus tôt dans l’année. Cette floraison anticipée expose les individus à des concentrations plus élevées de pollens pendant une période prolongée.
📅 Une prolongation des saisons polliniques : Les saisons polliniques, qui correspondent aux périodes pendant lesquelles les plantes émettent des pollens, se prolongent également en raison du changement climatique. Les températures plus douces en automne et le début du printemps plus précoce prolongent la période pendant laquelle les pollens sont présents dans l’air.
💐Une variation dans les types de pollens : Le changement climatique fait varier les types de pollens. Sous des conditions climatiques différentes, certaines plantes produisent plus de pollens, qui deviennent plus allergisants. Cela expose les personnes à de nouveaux allergènes. Par exemple, l’Anses a noté que la température fait augmenter la quantité d’allergènes dans les grains de pollens de bouleau et d’ambroisie.
☁️ La pollution de l’air : Les polluants atmosphériques (dioxyde d’azote, particules fines, composés organiques volatils…) peuvent aggraver la situation en altérant ou endommageant la surface de certains grains de pollen. Cela peut rendre les pollens plus réactifs et potentiellement plus irritants pour les voies respiratoires. De plus, une augmentation des températures favorise la formation d’ozone au niveau du sol, un polluant atmosphérique connu pour aggraver les symptômes allergiques. La combinaison d’une exposition accrue aux pollens et d’une mauvaise qualité de l’air aggrave les réactions allergiques.
Les conséquences sur la Santé Publique
L’augmentation des allergies aux pollens a des conséquences significatives pour la santé publique.
L’exposition aux allergènes du pollen en suspension dans l’air ou leur inhalation peut déclencher des réactions allergiques du nez (rhinite allergique, communément appelée rhume des foins), des yeux (rhinoconjonctivite) et des bronches (asthme bronchial) mais est également une cause importante de troubles du sommeil, d’altération du bien-être mental et de diminution de la qualité de vie, de perte de productivité ou de baisse des performances scolaires des enfants, ainsi que des coûts de santé associés.
Les effets du changement climatique sur les saisons de pollen, les concentrations et l’allergénicité devraient conduire à une exposition accrue de la population européenne aux pollens et aux aéroallergènes à l’avenir et à un prolongement des allergies affectant le bien-être physique et mental.
Que faire pour limiter l’impact du pollen sur la santé ?
Pour atténuer l’impact du changement climatique sur les allergies aux pollens, des stratégies d’adaptation et de prévention sont nécessaires. Cela inclut la mise en place de systèmes de surveillance du pollen, l’éducation du public sur les risques allergiques, et le développement de politiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Limiter la plantation d’espèces allergisantes en ville
Pour réduire les risques d’allergies liés aux pollens, il est recommandé de créer des espaces verts hypoallergéniques dans et autour des villes. Cela implique une sélection minutieuse des espèces d’arbres, en limitant la présence de pollens potentiellement allergènes tels que ceux des graminées, des cyprès, des aulnes et des bouleaux, souvent plus présents dans les jardins urbains. Il est crucial de prendre en compte des espèces d’arbres adaptées aux environnements urbains lors de la planification de l’espace et de la mise en place de mesures d’adaptation au changement climatique pour éviter d’aggraver les risques d’allergie.
💡 Bon à savoir : Toutefois, il existe également des normes internationales, telles que celles définies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui servent de référence pour l’évaluation de la qualité de l’air à l’échelle mondiale.
Mise en place de surveillance de la qualité de l’air et du pollen dans les villes
La surveillance du pollen revêt une importance cruciale en raison de ses implications directes sur la santé humaine, notamment pour les personnes souffrant d’allergies respiratoires. En identifiant et en suivant les niveaux de pollen dans l’air, les autorités de santé peuvent anticiper les périodes à risque et mettre en place des avertissements préventifs, permettant aux individus sensibles de prendre des mesures appropriées pour minimiser leur exposition. De plus, la surveillance du pollen offre des données essentielles pour comprendre les tendances à long terme liées aux changements climatiques, aux saisons polliniques et de la biodiversité végétale, contribuant ainsi à une meilleure gestion des allergies et à des stratégies de santé publique plus efficaces.
💡 Bon à savoir : 30 % des allergies respiratoires non traitées évoluent vers de l’asthme.
Ainsi, il est essentiel pour les autorités de santé de considérer les allergies aux pollens comme un enjeu de santé publique majeur et de sensibiliser à l’impact des allergies pour aider à reconnaître, prévenir et gérer les symptômes.
Comment sont modélisés les niveaux de pollen chez Meersens ?
Les concentrations de pollens sont modélisées par Meersens pour les espèces les plus allergisantes sur plus de 60 pays dans le monde. Les concentrations sont évaluées à partir d’imagerie satellitaire, d’éléments météorologiques et des saisons polliniques dans chaque pays ou région. Les saisons polliniques sont déterminées à partir de recherches bibliographiques approfondies et mises à jour chaque année pour s’adapter au mieux au changement climatique.
Pour la France, les concentrations en graminées, en pollens d’aulne, d’olivier, de bouleau, d’ambroisie et d’armoise sont estimées chaque heure en temps réel et pour les 48 prochaines heures afin de prévenir au mieux la majorité des allergies.
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