Santé au travail : 9 gestes pour améliorer la santé de vos salariés
Santé au travail actions
Santé au travail : habitudes et gestes du quotidien dans l’entreprise peuvent dégrader l’environnement et la santé des travailleurs. Quelques changements peuvent garantir un environnement sain et préserver du développement de certaines maladies professionnelles, améliorer la santé mentale et faire du lieu de travail un cocon de santé et productivité.
Comment améliorer la santé au travail ?
Temps de lecture : 7 minutes
Sommaire
Réduire la pollution intérieure des bureaux pour améliorer la santé au travail
Eviter les sources de pollution
Diminuer le bruit
Casser la sédentarité
Augmenter son activité physique
Une alimentation saine dans des contenants adaptés
Equilibre vie professionnelle et personnelle
Travailler à une température entre 20-24°c et une humidité comprise entre 40 et 60%
L’ergonomie des postes pour prévenir les troubles musculosquelettiques
Pour que les salariés soient en bonne santé, il est nécessaire d’améliorer la qualité de vie au travail. C’est à dire pouvoir offrir un bon environnement de travail à ses salariés pour plus de productivité et une meilleure performance de l’entreprise. Selon le Code du travail (art L.4121-1), l’employeur est tenu de mettre tous les moyens nécessaires en œuvre pour protéger la santé et la sécurité de ses salariés au travail.
Santé au travail : nos 9 conseils pour améliorer les conditions de travail
Réduire la pollution intérieure des bureaux
Les employés passent la majorité de leur journée à l’intérieur or la qualité de l’air intérieur peut vite se retrouver dégradée. Les polluants majoritairement retrouvés sont les composés organiques volatils (COVs), formaldéhydes (CH2O), particules fines (PM). Une concentration de dioxyde de carbone (CO2) trop élevée est également problématique. Ces polluants en plus de l’inconfort peuvent générer sur le long terme maladies respiratoires, cardiovasculaires ou même cancers !
Pour réduire la concentration de ces polluants, il est important d’aérer au moins 10 minutes surtout dans des lieux où le nombre d’employés est important. Pour ne pas oublier ce geste simple des affiches peuvent être placées ; il est également possible d’utiliser un capteur de CO2 (et autres polluants) qui indiquera les périodes où il est nécessaire d’aérer.
Diminuer la concentration de CO2 et des polluants en présence en prenant l’habitude d’aérer permet de gagner jusqu’à 11% en productivité mais également d’éviter les désagréments tels que les migraines, la fatigues ou irritations.
Eviter les sources de pollution
Au bureau il est important d’identifier et d’informer sur les sources de pollutions pour les supprimer ou réduire leurs impacts. Le passage des équipes de ménage entraine des pics de composés organiques volatils et de formaldéhyde. Le matériel informatique est une source importante de particules fines, ozone et COVs.
Assurer le passage des équipes de ménage en dehors de heures travaillées et si possible après le départ plutôt qu’avant l’arrivée des employés pour que la concentration de COVs puisse diminuer. Le choix de produits d’entretien contenant très peu de COVs et sans parfum permet d’abaisser la concentration de COVs. Bien aérer ou assurer une ventilation adéquate dans les pièces contenant le matériel informatique ou du nouveau mobilier permet également la diminution de la pollution. Un capteur nomade mesurant les COVs et particules fines permet de s’assurer que les concentrations de polluants restent correctes et d’aérer en conséquence dans le cas contraire.
La pollution de l’air intérieur peut avoir un impact significatif sur la sécurité au travail, en particulier dans les environnements où les travailleurs sont exposés à des substances nocives.
Une mauvaise qualité de l’air provoque fatigue, migraines, éternuements, irritations des yeux sur le court terme ; diminuer cette pollution c’est abaisser l’absentéisme et gagner en productivité et performance. En améliorant la ventilation et en supprimant donc une partie des polluants la performance des travailleurs augmente de 4% à 16% (L. Berkeley, National laboratory).
Diminuer le bruit
L’exposition au bruit au travail joue un grand rôle sur la santé des salariés. De manière répétée à des niveaux importants (>80dB), le bruit peut entraîner une perte auditive et des acouphènes, au niveau réglementaire cette limite ne doit pas être dépassée en moyenne sur une journée de 8h. L’exposition à des niveaux de bruits plus bas mais de manière répétée (>55dB) est à l’origine de fatigue auditive, stress, migraines, diminution de la concentration et augmente le risque de développer des maladies cardiovasculaires.
Diminuer l’exposition au bruit passe simplement par faire des pauses silencieuses régulièrement (pièce calme). Utiliser des casques qui isolent du bruit est également une solution pour diminuer l’exposition. Pour s’isoler presque totalement sans avoir besoin de sortir, les bouchons d’oreilles sont également une solution. Mesurer les niveaux de bruits avec des capteurs permet d’évaluer la situation et de fournir les conseils adéquats aux employés.
Réduire son exposition au bruit permet de diminuer le stress, améliorer le sommeil, éviter la fatigue ainsi qu’augmenter la productivité et gagner en concentration.
Casser la sédentarité
La sédentarité est définie par une position assise ou allongée prolongée en état d’éveil, et a un impact non négligeable sur la santé comme le dit l’expression américaine « sitting is the new smoking« . Travailler dans un bureau est donc souvent synonyme de sédentarité. La sédentarité est associée à un risque de surpoids et d’obésité, de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires, de sommeil altéré et augmente le risque de certains cancers. Rester assis durant 8 heures par jour augmenterait de 15% le risque de décès prématurés !
La solution pour lutter contre la sédentarité est d’interrompre les temps prolongés assis. Pour cela informer par des affiches ou application mobile avec notifications sur l’importance de faire des pauses en marchant toutes les heures, de favoriser les réunions debout (fin des réunions interminables assuré !), de prendre quelques minutes toutes les heures pour se lever et s’étirer. Pour aller plus loin il est également possible d’investir dans des bureaux permettant d’alterner le travail assis et debout.
Se lever au moins 45 secondes et marcher toutes les heures permet de réduire les risques pour sa santé et d’améliorer son bien-être.
Augmenter son activité physique
L’inactivité physique est un facteur de risque pour la santé à part entière. Elle est associée à un risque accru de développer ou d’aggraver des maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, certains cancers, les troubles de l’humeur, la dépression…
L’activité physique peut être encouragée via l’utilisation du vélo pour venir travailler mais également par des activités physiques proposées le matin, durant le temps de midi ou le soir. Rappeler l’importance de la marche à pied pour les déplacements (escaliers à la place des ascenseurs, marcher durant la pause du midi…)
De nombreuses études montrent que pratiquer une activité physique d’intensité faible à modérée durant sa journée de travail augmente de 22% la productivité mais également le bien-être et la motivation de 41%. Marcher tout simplement 20 minutes dans un espace vert durant le temps de midi augmente la motivation, le bien-être et la productivité.
Une alimentation saine dans des contenants adaptés
Une alimentation déséquilibrée est à l’origine de nombreuses maladies chroniques (obésité, diabète, cancers, maladies cardiovasculaires…) et peut également affecter le bien-être et la santé mentale (dépression, troubles du comportement alimentaire…). Une alimentation déséquilibrée se caractérise par une consommation importante de produits trop gras, sucrée et salée très souvent ultra transformés et peu de fruits et légumes. La consommation de nombreux snacks au cours de la journée entraîne également un déséquilibre. Les contenants (plastiques…) notamment lors du chauffage de l’aliments peuvent émettre des polluants qui vont migrer dans la nourriture et impacter la santé sur le long terme.
Si les employés ont accès à une cantine, s’assurer des choix sains (fruits et légumes présents, options végétariennes équilibrées…). Dans ce cas sensibiliser et pourquoi pas mettre à disposition des encas équilibrés (fruits, fruits secs, oléagineux…), boissons sans sucre ajouté (eau, café et thé…). S’il y a un coin cuisine mettre à disposition de la vaisselle pour éviter de chauffer dans des contenants en plastiques. Sensibiliser sur le fait maison plutôt que la barquette industrielle d’un plat ultra transformé, pour cela mettre à disposition des recettes simples à transporter ou des ateliers/webinaires sur le sujet. Surtout décourager les repas rapides devant l’écran en laissant un temps assez important pour déjeuner dans une salle dédiée.
Une alimentation équilibrée permet de garder les employés en meilleur santé et réduit les absences. Un repas équilibré évitera le « coup de barre » du début d’après-midi et assurera une meilleure productivité. La promotion d’une alimentation saine joue un rôle dans la mise en avant d’une bonne santé et du bien-être au travail.
Equilibre entre vie professionnelle et personnelle
Un déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle peut affecter la santé mentale et conduire à moyen ou long terme à l’apparition de troubles tels que l’anxiété, stress intense, troubles du sommeil, burn out, dépressions et les conduites suicidaires.
S’enquérir du ressenti et bien être psychique des collaborateurs via des questionnaires pour ensuite mettre en place des actions correctrices. Les actions mises en place peuvent rester très simples comme fixer un droit à la déconnexion (éviter les mails et appels la nuit et les week-ends), permettre d’adapter les horaires de travail ou autoriser le télétravail quand cela est possible.
Le bien-être au travail permet d’assurer la motivation des employés, réduit les troubles psychologiques et permet de réduire l’absentéisme.
Travailler à une température entre 20-24°c et une humidité comprise entre 40 et 60%
La température et l’humidité sont des paramètres de bien-être principalement. Un air sec (humidité <30%) pourra se manifester par une irritation de la gorge, un air trop humide (>60%) peut provoquer un environnement propice au développement de moisissures qui peuvent altérer la santé respiratoire. Pour un travail en position statique une température entre 20 et 24°C permet de ne pas avoir froid, par contre pour un travail qui nécessite plus de mouvements et le port de charges la température peut être abaissée (18-19°C°C).
S’assurer via un capteur de la température et de l’hygrométrie des bureaux afin de faire les réglages nécessaires. En cas d’air trop sec (souvent le cas en été avec la clim) des humidificateurs peuvent être mis en place, a contrario, si l’air est trop humide aérer permet de diminuer l’humidité. (Plus d’infos ici > comment réduire l’humidité).
Conseiller aux employés d’adapter leur tenu aux saisons est aussi une solution pour éviter de trop chauffer en hiver ou trop climatiser en été. Un questionnaire peut être proposé pour adapter la température et l’humidité au ressenti des employés.
Au-delà d’assurer un confort aux employés, la température du bureau influence les performances intellectuelles et donc la productivité.
Améliorer l’ergonomie du poste de travail pour prévenir les troubles musculosquelettiques
Selon l’INRS, les troubles musculosquelettiques sont des troubles de l’appareil locomoteur pour lesquels l’activité professionnelle peut jouer un rôle dans la genèse, le maintien ou l’aggravation. Les TMS affectent principalement les muscles, les tendons et les nerfs, c’est-à-dire les tissus mous.
Les TMS sont des maladies qui touchent les articulations, les muscles et les tendons et constituent la première cause de maladies professionnelles et entraînent un nombre important d’arrêts de travail. Ils se caractérisent par des douleurs et une gêne fonctionnelle souvent quotidienne (douleurs musculaires, articulaires, mal de dos…) dues à une mauvaise posture sur le poste de travail.
Une mauvaise configuration des postes de travail, des gestes répétitifs, vibration, manutention manuelle de charge sont des facteurs pouvant entrainer des TMS. Des TMS fréquents sont le syndrome du canal carpien et de la coiffe des rotateurs à l’épaule, les lombalgies et les cervicalgies.
Ces troubles sont souvent retrouvés également chez les télétravailleurs qui ne disposent pas d’un espace de travail ergonomique dans leur habitat. Des solutions existent permettant aux entreprises d’agir et préserver le bien-être et la santé de leurs collaborateurs, et ce à domicile. Plus d’informations ici.
Sensibiliser sur l’ergonomie des postes de travail (placement et hauteur des écrans, sièges…) ; ainsi que du matériel adapté peut aussi prévenir les TMS (souris verticales pour les poignets, sièges ergonomiques, repose-pieds…) permet de prévenir la survenue des TMS de nature physique. La prévention des TMS de nature psychosocial et organisationnelle (forte demande psychologique, travail sous contrainte de temps…) doit se faire avec des actions sociales ciblant les causes. Des questionnaires destinés aux employés pour déterminer les causes du mal être sont un premier levier d’action.
Réduire les TMS via des actions de prévention permet de réduire l’absentéisme. En effet les TMS constituent la 1ere cause de journées de travail perdues du fait des arrêts de travail. Prévenir les troubles musculosquelettiques, c’est améliorer la santé et le bien-être des employés mais c’est également réaliser de nombreuses économies pour l’entreprise. Pour 1 euro d’investi en prévention le retour sur investissement est d’au moins 2,2 euros par salarié par an !
Nous espérons que nos 9 idées d’actions pour améliorer la santé au travail vous aideront dans la prévention des risques proessonnels. Meersens oeuvre pour l’amélioration de la santé et du bien-être des salariés grâce à la donnée environnementale.
Sources :
https://www.airparif.asso.fr/la-maison-au-bureau
http://mangerbouger.be/Des-conseils-pour-lutter-conter-la-sedentarite-au-bureau
https://productivityist.com/increase-productivity-21-exercise/
https://ww1.issa.int/fr/details?uuid=f070f204-5fbd-4017-8afb-e07d98ba53ba
Etude sur le CO2 du Conseil du bâtiment Green World
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