Le classement des Villes Santé 2023 en France
Les villes santé 2023, lesquelles sont-elles?
Comme chaque année, Meersens vous dévoile les villes où il fait bon vivre en France. Réalisée par notre équipe d’expert à partir de critères environnementaux et de santé répartis en six catégories, l’étude compare les 20 plus grandes villes de France métropolitaine. Découvrez sans plus tarder, le classement des villes santé où il fait bon vivre en 2023 en France.
Temps de lecture : 9 minutes
En 2050, il est prédit que plus de 70% de la population mondiale vivra dans un environnement urbain. Or vivre en ville est synonyme de pollution urbaine (bruit, NO2, SO2, particules fines, îlots de chaleur…). Cette exposition peut être à l’origine de troubles touchant plus favorablement les citadins tels que le développement de troubles psychiatriques ou l’asthme chez l’enfant par exemple. De manière générale, cette exposition peut augmenter les risques de développer des maladies respiratoires et cardiovasculaires, des cancers, des problèmes de sommeil ou encore des maladies métaboliques… Chaque ville a une topographie, un climat, une politique, un contexte socioéconomique et des populations avec des habitudes propres engendrant des différences d’impacts sanitaires.
Meersens, forte de ses données, de son expérience dans l’analyse de l’exposome et des risques personnalisés pour la santé, a analysé 20 des villes françaises les plus peuplées en fonction de critères liés à la santé. Ces villes sont classées en fonction de 6 facteurs de santé (données à l’échelle des villes, départements, régions) :
Le nombre de maladies chroniques
L’espérance de vie à la naissance
La santé mentale
La qualité de l’air
La qualité de l’eau
Villes Santé 2023 – Meersens
Quel est le Top 3 des villes santé où il fait bon vivre en France en 2023 ?
1️⃣ En tête du classement : Angers et son cadre de vie idéal
Première au palmarès des villes où l’on vit le mieux en France, la capitale de l’Anjou : Angers, qui obtient une note globale de 14,27 sur 20.
Située dans le département du Maine-et-Loire et la région des Pays de la Loire, Angers est une ville considérée comme ayant une bonne qualité de l’air et disposant de beaucoup d’espaces verts.
Appelée « ville noire » dû à ses toits en ardoise des habitations, Angers a été nommée ville la plus attractive en 2020 et fièrement labelisée « Ville d’Art et d’Histoire ». En effet, d’un point de vue culturel, Angers ne manque pas de richesses : le château du Roi René abritant la célèbre Tapisserie de l’Apocalypse, de nombreux musées ou encore la galerie David d’Angers.
Elle est considérée comme une des villes les plus sûres de France, se situant à la 12e place ainsi qu’à la 10e place en tant que ville étudiante.
2️⃣ En seconde place : Nantes, voisine de la meilleure ville où il fait bon vivre
Appelée la Cité des Ducs et surnommée la « Venise de l’Ouest », Nantes est une ville en plein essor située en Loire-Atlantique.
Depuis dix ans, la capitale des Pays-de-la-Loire fait partie des métropoles qui attirent le plus d’étudiants grâce à ses nombreuses universités, écoles de commerces et écoles d’ingénieurs parmi les premières de France. Elle est également attractive au niveau de l’emploi avec son pôle économique du Grand Ouest.
Il fait bon vivre à Nantes puisque c’est la première ville française à avoir été élue Capitale Vertes d’Europe et dispose de nombreux espaces verts tels que des parcs et des jardins.
De plus, Nantes est la ville qui obtient le meilleur score en termes de qualité de l’air !
3️⃣ Sur la troisième place du podium des villes où il fait bon vivre en 2023 : Paris, notre belle capitale
Cela peut vous paraitre étonnant que Paris se retrouve à la 3e place de ce classement. Et pourtant, notre magnifique capitale obtient les meilleurs scores sur plusieurs critères : maladies chroniques, IMC, Indice Santé.
Il faut dire que la plus belle ville du monde dispose d’une vie culturelle sans équivalent ! Habiter Paris c’est pouvoir profiter de musées, de salons, de concerts, de pièces de théâtres et de cinéma, de festivals et de nombreux autres grands évènements.
Son point faible ? La qualité de l’air (en plus du coût de la vie), faisant d’elle la ville enregistrant le plus de dépassements des seuils journaliers recommandés par l’OMS.
Ville où il y a le moins de pathologies chroniques : Paris
La prévalence des pathologies chroniques pouvant être liée à l’environnement et au mode de vie est un bon indicateur sur la qualité de vie dans les zones concernées.
Pour avoir ce résultat, les données proviennent de l’assurance maladie et prennent en compte : traitements du risque vasculaire, traitements psychotropes, maladies cardio-neurovasculaires, diabète, cancers, maladies respiratoires chroniques (hors mucoviscidose), maladies psychiatriques, autres affections de longue durée, maladies du foie ou du pancréas (hors mucoviscidose), maladies neurologiques ou dégénératives.
Même si Paris atteint la 1ère place sur ce critère, les scores restent assez bas car la prévalence pour les différentes maladies chroniques étudiées reste élevée et pourraient être réduite de manière conséquente grâce à des actions de prévention primaire, secondaire et tertiaire. A noter que la part de la population active (24-59 ans) est la plus élevée à Paris et celle des plus de 60 ans la plus basse comparé au reste de la France métropolitaine ce qui pourrait expliquer également une proportion moindre de personnes traitées pour maladies chroniques.[1]
Ville avec le meilleur Indice de Masse Corporelle (IMC) : Paris
L’IMC est la mesure la plus répandue pour estimer si une population est concernée par le surpoids et l’obésité. Les individus sont considérés en situation d’obésité ceux ayant un IMC égal ou supérieur à 30 kg/m².
L’obésité est un problème majeur de santé publique en France : elle concerne 17 % des adultes, soit 7 millions de personnes. [1]
Dans les grandes villes, le taux d’obésité reste bas, comme à Paris.
En effet, vivre en ville donne accès à une meilleure nutrition (produits frais, nutrition diversifiée) et à davantage d’exercice physique, grâce à l’accès à de meilleures infrastructures sportives (salles de sports, etc.) et au fait qu’on utilise moins la voiture pour se déplacer, à l’instar des zones rurales.
Ville où l’espérance de vie est la plus élévée : Paris
L’indice de santé correspond à l’espérance de vie à la naissance. Le seuil plafond a été fixé, selon la méthodologie de l’IDH, à 85 ans. Le seuil plancher retenu a été celui fixé par l’Institut Paris Région : 65 ans.
L’espérance de vie en France est élevée quelle que soit la ville. Cependant il existe quelques différences à l’échelle départemental qui se jouent parfois à plusieurs années. Lille qui se retrouve en bas de classement a une espérance de vie à la naissance de 80.5 ans contre 84.2 ans pour Paris.
Cependant, l’espérance de vie peut différer selon les régions Parisienne (l’espérance de vie moyenne d’un Parisien est de 78,1 ans tandis que celle d’un habitant de la Seine-Saint-Denis n’excède pas 76,1 ans. [2])
Le fait que Paris soit la ville où l’on vit le plus longtemps s’explique notamment par la forte proportion de cadres et professions intellectuelles supérieures car ces catégories sociales sont celles qui vivent le plus longtemps, tandis que les ouvriers ont l’espérance de vie la moins longue. Selon les chiffres de l’Insee Les hommes cadres vivent en moyenne 6,3 ans de plus que les hommes ouvriers (conditions de mortalité de 2000-2008). La différence même des professions exercées explique en partie ces écarts. Les cadres ont moins d’accidents, de maladies ou d’expositions professionnels que les ouvriers. Par ailleurs, ils présentent des modes de vie souvent plus favorables à une bonne santé.[3]
Ville avec une meilleure santé mentale : Le Havre
Afin de juger l’impact du bien être psychique des citoyens des villes, les variations régionales en pourcentage de délivrance sur ordonnance d’antidépresseurs ont été prises en compte lors de la période post-confinement dû au Covid-19.
La santé mentale des français a été malmenée ces dernières années (Covid-19, guerre, inflation…) et la consommation d’antidépresseurs peut être un critère parmi beaucoup d’autres afin d’évaluer un mal-être dans la population.
Le Havre se situe dans la région où la délivrance d’antidépresseurs a été la plus basse après le confinement dû au Covid-19.
Ville où la qualité de l’air est la meilleure : Nantes
La qualité de l’air d’une ville a un réel impact sur la santé de la population. Une qualité de l’air dégradée peut mettre en danger les populations vulnérables mais aussi favoriser le développement de maladies respiratoires, cardiovasculaires ou même mentales. En France, plus de 90 000 décès sont imputés à la pollution de l’air chaque année.
Pour juger, mais aussi comparer, la qualité de l’air des villes, il est pris en compte le nombre de jours de dépassement des seuils suivants sur la période du 1 janvier 2022 au 31 décembre 2022 suivant les recommandations de l’OMS.
Avec une moyenne de 13,4, c’est la ville de Nantes qui obtient le meilleur score.
Malgré la hausse du trafic automobile et la croissance démographique, la qualité de l’air de la ville de Nantes tend à s’améliorer. Cela serait grâce au « Plan Climat » que 78% des journées ont été classées de bonnes, à très bonnes selon les standards français de pollution.
Les polluants qu’on retrouve le plus à Nantes sont : les particules fines, le dioxyde d’azote et l’ozone.
Les scores de qualité de l’air de toutes les villes pourraient être améliorés grâce à une surveillance quotidienne de l’environnement puis des actions ciblées de réduction des sources des polluants les plus problématiques.
Les villes en France, un accès à la qualité de l’eau potable garanti
En France, l’accès à l’eau potable est garanti sur tout le territoire et elle subit des contrôles permettant de garantir son innocuité et sa potabilité. Cependant, certaines zones de France ont une qualité de l’eau potable qui peuvent ne pas respecter les références de qualité. L’eau étant majoritairement de très bonne qualité en France, seules les villes qui dérogent à cette règle reçoivent un malus en fonction de leur niveau de conformité aux valeurs recommandées ou réglementaires (conductivité faible, température élevée, pesticides, composés chimiques, métaux lourds…).
Le malus s’applique à la moyenne finale et peut aller jusqu’à 1. Un malus de 1 est appliqué si l’eau n’est pas consommable, un malus de 0,5 est appliqué si l’eau ne respecte pas les références de qualité ou si elle contient des pesticides (avec des valeurs ne dépassant pas la réglementation).
Rennes a présenté à certaines périodes une absence de chlore résiduel qui est nécessaire pour se prémunir de la prolifération bactérienne dans les réseaux. Durant ces période, l’eau de cette ville restait tout à fait consommable et ne posait pas de risque pour la santé .
Les données de l’eau potable proviennent des données Meersens*
Meersens vous aide à agir pour améliorer la santé et le bien-être de vos citoyens. Surveillez la qualité environnementale des espaces publics et rues grâce à une modélisation en temps réel et des données IoT.
Villes Santé 2023 :
l’intégralité de notre classement
L’indice de Santé Meersens permet de classer les villes selon des critères ciblant des points d’amélioration pour une meilleure santé des populations. Malgré les limites présentées, le classement et l’évaluation des critères font transparaitre les axes de développement sur lesquels il est nécessaire d’agir. Le but de l’étude vise principalement à identifier les critères pouvant être améliorés plutôt que confronter les villes entre elles.
Dans le cadre du PNSE 4, publié en 2021, les actions dans les villes et métropoles pour prévenir les risques sur la santé sont mises en avant.
Meersens via sa solution permet d’agir :
👉 Mise en place d’études pour collecter les données en lien avec la santé des populations,
👉 Fournir les outils nécessaires aux villes pour cibler spécifiquement les points à améliorer pour une meilleure santé de leurs citoyens via l’utilisation de la donnée environnementale sous forme d’API ou notre outil de plateforme SaaS,
👉 Faire des ateliers de sensibilisation sur la santé environnementale à la population pour les rendre acteurs de leur santé
👉 Suivre la population (habitudes, expositions aux polluants et problèmes de santé) et la rendre proactive en rendant visible l’invisible et en fournissant des conseils et solutions personnalisées pour réduire son exposition ;
👉 Faire le lien entre la ville et ses citoyens en délivrant les informations nécessaires via divers outils de communications ;
👉 Fournir des indications d’efficacité sur les politiques de préventions ;
👉 Aider à la décision et développer des outils spécifiques de prévention (chemin de moindre exposition)
De petits changements suivis sur le long terme plutôt que de grands changements tenus sur court terme sont la clé pour atteindre une amélioration durable de la santé.
* Les limites de l'étude
Le modèle présente des limites qu’il est important de considérer :
- Les sources de données sont hétérogènes (Meersens, Assurance Maladie, Insee…)
- Les choix des villes exclus les villes françaises hors métropoles (DOM-TOM)
- Les dates de l’obtention des données varient entre 2017 et 2021 suivant les indicateurs
- Le score calculé pour la prévalence de l’obésité est à l’échelle de la région donc pas totalement représentatif des villes en elles-mêmes
- Certaines données ne concernent pas directement les villes mais les régions ou les départements où les villes sont localisées
- Certains indicateurs sont variables dans le temps (pollution de l’air) et devraient être révisés régulièrement pour maintenir le classement à jour
- De nombreux critères ne sont pas pris en compte et peuvent donc introduire un biais dans le classement final
- Les formules utilisées pour établir les scores sont issues du développement de la méthodologie Meersens et peuvent être différentes ou similaires à certaines autres méthodes (présentant elles-mêmes des limites)
- Il est possible qu’il existe des corrélations entre critères ce qui peut entraîner une surestimation sur certains points. (e.g qualité de l’air, IMC et prévalence maladies chroniques)
- L’étude ne prend pas en compte les facteurs socio-économiques des villes et le statut migratoire de la population ce qui pourrait changer les résultats s’il y avait un ajustement par ces facteurs ; cependant ajuster par ces facteurs tendrait à les négliger alors qu’ils doivent être pris en compte dans l’élaboration des politiques des villes.
- Les villes sont considérées dans leur ensemble alors qu’il existe de fortes inégalités de santé entre quartiers ou arrondissements (qui se retrouvent dans les revenus médians entre quartiers/arrondissements).
- Le changement de certaines sources de données donc de méthodologie ne permet pas une comparaison directe entre les années 2021 et 2022.
0 commentaires